Not forgotten

Photo by René Lortie

I have nothing more to add but in case you missed what I wrote five years ago, here it is:(SVP, voir plus bas pour la version Française)

Today is the 20th anniversary of Marc Lépine’s rampage. Yesterday, I was in my car and heard two riveting interviews on CBC’s As It Happens. The first was with Nathalie Provost, who was shot by Lepine. The other was with Monique Lépine, Marc’s mother. I thought it might be a good time to re-post a column I had written on the 16th anniversary of the event.

I don’t get paid to write the column in Métro and often wonder why I torture myself. But although I don’t get many comments on much of the work, every once in a while I find an e-mail in my in-box that keeps me going and brings me the kind of intangible reward that can never be quantified. One such e-mail was sent to me by a friend of one of the victims. I have posted it at the end of this entry (after the French version). I still get goosebumps when I read what is written after the signature.

Fourteen tragedies

To turn left onto Queen Mary when driving north on Côte-des-Neiges, I’m forced onto Décelles. I often have to wait at the light on that intersection for a while. To my left is the small park that serves as a tribute to the fourteen women who were killed by Marc Lépine. I invariably stare at that park while waiting for the light to change. When it does, I drive off very slowly, gripped by a feeling of profound sadness, barely able to concentrate on the road. It happens every time.

I have also walked through the park. What strikes me the most about the memorial are the fourteen names spelled out in a very unusual and dramatic fashion. It takes a while to decipher the names as only the spaces between the letters are filled—not the letters themselves. It is artist Rose-Marie Goulet’s powerful way of symbolizing the loss; leaving out what is gone, and leaving in what is left behind. A visit to the park is one that never fails to leave me emotionally drained.

How can we make sense of such a horrible tragedy? Every person has an opinion, and every pundit has a theory; an individual gone mad, the result of a sexist society, the fault of all men, the fault of some men, the fault of radical isms, the fault of no one. Surely the true reasons can only be complex and multi-faceted.

Well, I for one have a problem with all the theorizing and the blame games that followed the massacre. Rather than help us cope, or perhaps even try to prevent future tragedies, we ended up creating more bitterness and hatred, more “us” versus “them” thinking, more generalizations, more intolerance. It takes us away from the only true lesson to draw from this heartbreak: respect for the individual. It is this that draws me to that memorial park, the remembrance of those fourteen bright, young and talented women as individuals.

These women were daughters, sisters, girlfriends, wives, best friends, and more. Each one of them touched hundreds of lives directly and thousands more indirectly. Each loss is a tragedy. Remembering fourteen individual lives underscores the magnitude of these fourteen separate tragedies.

Remember them. Visit their memorial and feel their presence.

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Voici la version Française

Quatorze tragédies

Pour tourner à gauche sur le boulevard Queen-Mary en conduisant vers le nord sur Côte-des-Neiges, je dois emprunter la rue Decelles. Souvent, je dois attendre un bon bout de temps au feu de circulation de cette intersection. À ma gauche, se trouve le petit parc érigé à la mémoire des quatorze jeunes femmes abattues par Marc Lépine il y a aujourd’hui 16 ans. Invariablement, je regarde le parc jusqu’au moment où le feu change. Et lorsqu’il tourne au vert, je m’éloigne de l’intersection très lentement, envahi d’une profonde tristesse qui m’empêche presque de me concentrer sur la route.  Ça m’arrive chaque fois!

J’ai déjà marché à travers ce parc. Ce qui m’a le plus frappé du mémorial, ce sont les quatorze prénoms écrits au sol de façon créative et inhabituelle. On met un certain temps à déchiffrer les noms puisque se sont les espaces entre les lettres, et non pas les lettres elles-mêmes, qui sont remplis. Une façon très puissante qu’utilise l’artiste Rose-Marie Goulet pour symboliser la perte, en laissant vide ce qui est disparu. Une visite dans ce parc à toujours pour effet de me vider émotionnellement.

Comment arriver à expliquer une tragédie aussi horrible? Chaque personne a son opinion et chaque expert sa théorie : c’est la faute d’un individu devenu fou, c’est le résultat d’une société sexiste, c’est la faute de tous les hommes, c’est la faute de quelques hommes, c’est la faute des radicaux, ce n’est pas la faute de personne. Bien entendu, les vraies raisons ne peuvent être que complexes et multi facettes.

En ce qui me concerne, j’ai un problème avec toutes ces théories et jeux d’accusations qui ont suivi le massacre. Plutôt que de nous aider à surmonter le drame, ou peut-être même de nous aider à éviter d’éventuelles tragédies, nous ne faisons que créer plus d’amertume et de haine, plus de pensées dichotomiques «nous» versus «eux», plus de généralisations, plus d’intolérance. Cela nous éloigne de la seule vraie leçon à tirer de ce drame monstrueux : le respect des individus. C’est cela qui me lie à ce parc, le souvenir de chacune de ces quatorze brillantes et talentueuses jeunes femmes.

Ces quatorze femmes étaient des filles, des sœurs, des copines, des épouses, des meilleures amies et bien plus. Chacune d’elle a touché des centaines de vies directement et des milliers d’autres indirectement. Chaque perte est une tragédie. Se souvenir de quatorze vies souligne la magnitude de ses quatorze tragédies séparées.

Souvenez-vous d’elles. Visitez le mémorial et sentez leur présence.

Voici un e-mail qui me donne toujours des frissons . Here is the e-mail.

Bonjour M. Zacchia,

Je viens de lire, dans l’intranet, votre article paru dans le Métro du 6 décembre. Vous y parlez avec beaucoup de sensibilité de la Place du 6 décembre et surtout des jeunes femmes que cette Place représente. Je voulais prendre le temps de vous remercier, parce que trop souvent on oublie ces belles filles pour parler de grandes idées, de débats de société (armes à feu, violence faite aux femmes…). Ces idées ont leur place, mais je tenais à vous dire que votre vision des choses m’a fait du bien car je crois aussi que ces 14 vies doivent être célébrées. Merci.

Nathalie Roberge,

amie d’Anne-Marie Lemay

décédée le 6 décembre 1989.


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Posted on 06 Dec 2014

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One comment to Not forgotten

  1. Anne Quirion
    On Dec 11th 2014 at 16:34
    Reply

    Je ne connaissais pas cette place avec le nom des victimes écrit avec les vides. J’irai m’y recueillir à la prochaine occasion.