Pig depression

Here is what I published in today’s Metro column:

Pig Depression
(Source: Dépression porcine: Journal Métro, November 05, 2013)
Voir plus bas pour la version Française.

Do animals feel the same things we do? Well, I suppose that if emotions evolved in humans in order to increase their chance of survival, the same must be true for all animals.

When I was fourteen, I visited my Grandparents’ farm in Italy. At one point the family decided it was time to slaughter one of their pigs. It was not a pretty sight. Nevertheless, I bravely watched so as not to be laughed at. A few days later they noticed that the sow’s piglet wasn’t eating. Despite lots of coaxing and gentleness, nothing changed. Finally the family decided they would have to slaughter the piglet as well. They all agreed it was too bad they couldn’t wait until it was big and fat.

How would you have diagnosed the piglet? Was it depressed? And if so, what was the cause? Did the piglet have a biochemical imbalance or was it doing what all animals do – grieve for a lost loved one?

If we think of emotions as survival instincts, the story of a depressed piglet tells us quite a bit about human psychology.

Human beings, indeed all animals, need to survive. They fight tenaciously to stay alive. This is why we have emotions like anger and anxiety. When we are threatened we feel fear and run from danger. When there is no way out, we turn and fight with any means possible. But depression? Why have an emotion that lessens our ability to function and reduces our chance of survival?

Individual survival is only a small part of evolution. Survival of a species is also dependent on the ability for members of that species to reproduce and keep the line going. This is why we also have social emotions such as guilt, love, and shyness. In order for humans to survive we need to connect to others. We must be concerned about what others think because we have to find a mate. We are also less vulnerable when we form part of a group.

This is why we grieve loved ones. Without emotions that create social cohesion we wouldn’t be here. Individuals must fight to survive but so must a species. The story is the same for piglets or people. If we didn’t care so much about loss, it would mean we didn’t care so much about others. And if we didn’t care so much about others we simply wouldn’t be here.

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Voici la version Française:

Dépression porcine

Les animaux ressentent-ils les mêmes émotions que nous?

Eh bien, je suppose que si les émotions ont évolué chez les humains dans le but d’augmenter leurs chances de survie, il doit en être de même pour tous les animaux.

Quand j’avais 14 ans, je suis allé à la ferme de mes grands-parents en Italie. À un certain moment, on décida qu’il était temps d’abattre un des cochons. Ce ne fut pas un spectacle agréable. Néanmoins, j’ai bravement regardé, pour éviter qu’on se moque de moi. Quelques jours plus tard, on remarqua que le petit de la truie abattue ne mangeait plus. Toutes les tentatives pour le convaincre de s’alimenter  furent vaines. Finalement, la famille décida qu’il faudrait abattre aussi le porcelet. Tous disaient qu’il était dommage qu’on ne puisse attendre qu’il soit bien gras.

Quel diagnostic auriez-vous posé concernant le porcelet? Était-il déprimé? Si oui, quelle en était la cause? Souffrait-il d’un déséquilibre biochimique, ou faisait-il la même chose que tous les autres animaux, c’est-à-dire pleurer la perte d’un être cher?

Si nous considérons les émotions comme un instinct de survie, l’anecdote du porcelet déprimé nous en dit long sur la psychologie humaine.

Les humains, comme tous les animaux, se battent avec ténacité pour survivre. C’est pourquoi nous éprouvons des émotions comme la colère et l’anxiété. Lorsque nous nous sentons menacés, nous avons peur et fuyons le danger. Quand il n’y a pas d’issue, nous faisons face au danger et luttons de notre mieux. Mais la dépression? Pourquoi éprouver une émotion qui diminue notre aptitude à fonctionner et nos chances de survie?

La survie individuelle n’est qu’une petite partie de l’évolution. La survie d’une espèce dépend aussi de la capacité des représentants de cette espèce à se reproduire et à poursuivre la lignée. Nous éprouvons donc des émotions sociales comme la culpabilité, l’amour et la timidité. Pour que les humains survivent, ils doivent établir des liens entre eux. Nous devons nous préoccuper de ce que les autres pensent, parce que nous devons nous trouver un partenaire. Nous sommes également moins vulnérables quand nous faisons partie d’un groupe.

C’est pourquoi nous pleurons les êtres chers. Sans les émotions qui créent une cohésion sociale, nous ne serions pas là. Les individus doivent se battre pour survivre, mais les espèces doivent en faire autant. L’histoire est la même, qu’il s’agisse de porcelets ou d’humains. Si nous n’étions pas aussi affectés par une perte, cela signifierait que nous ne nous soucions guère des autres. Et si nous ne nous souciions guère des autres, nous ne serions pas là.


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Posted in Depression, Mental health.

Posted on 05 Nov 2013

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