Giuseppe Zacchia
1923-2016
Please honour this remarkable human being by sharing his story to the people that matter in your lives. It was published in the Huffington Post on February 9, 2016, Eulogy to a Janitor.
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Chères lecteurs et lectrices Francophone:
Après plusieurs années de déclin physique mon père est décédé le 1 février. J’ai eu la chance de publier un hommage à lui dans le Journal Métro en 2012 et dans ce blogue. Une version un peu plus long a été publié hier dans le Huffington Post. Je ne demande pas de sympathies. Je les prends pour acquis et je les apprécient. Par contre je vous demande une chose. Veuillez, SVP, faire suivre son histoire à tous les personnes qui sont importantes dans vos vies. Pour moi c’est la meilleur façon d’honorer ce remarkable être humain. Merci.
Mon père, le concierge
Quand j’étais jeune, j’avais honte du métier de mon père, et par extension, de lui. Il était concierge.
Non seulement consacrait-il le plus clair de son temps à balayer les planchers et à vider les cendriers à l’aéroport, mais il passait également la vadrouille dans une taverne à tous les soirs. Il nous faisait même participer. Le dimanche matin, toute la famille l’aidait à nettoyer un restaurant chinois et une brasserie, à Dorval. J’en ramenais une odeur de bière, de cigarette et de wontons frits. Je détestais ça et je faisais tout pour que personne ne découvre à quoi je bossais la fin de semaine pendant qu’eux faisaient la grasse matinée.
Au cégep et à l’université, le contraste m’a frappé. J’ai rencontré des gens dont les parents étaient avocats, écrivains et médecins. Il m’était difficile d’imaginer des parents parlant le même langage que leurs enfants.
Mais j’ai découvert autre chose, à peu près au même âge. Plus j’avais d’interactions avec les autres, plus je me rendais compte que la personnalité a peu à voir avec le titre, les études ou la réussite financière. Une fois que l’on a passé la première impression et l’intimidation causées par un titre, la vraie personne commence à émerger. On découvre des personnalités généreuses ou égoïstes, effacées ou vantardes, étroites d’esprit ou tolérantes, confiantes ou craintives. Bref, il faut peu de temps pour découvrir qu’aucune profession n’a le monopole des bonnes personnes.
La mesure d’un homme
Alors, quels paramètres utiliser pour mesurer une vie? Le titre et la richesse gardent leurs attraits, mais ils ne supportent pas un examen en situation réelle. La vraie mesure d’un homme réside dans son cœur et son caractère, qui se définit par sa générosité d’esprit, par ce qu’il fait de ce que la vie lui envoie et par la maturité avec laquelle il fait face à l’adversité et accepte l’infortune.J’ai encore cette impression de « provenir du mauvais côté de la voie ferrée » lorsque je suis entouré d’avocats à une réunion du conseil ou de gens fortunés dans une soirée-bénéfice. Je sais aussi que j’ai eu la partie facile : mon père pesait 39 kilos lors de son emprisonnement en Allemagne, pendant la guerre; il a immigré sans argent ni études; il a survécu à une chute quasi-mortelle d’un balcon, il a subi deux pontages, a eu le cancer et d’innombrables autres malheurs. Et pendant tout ce temps, il sourit, conte des histoires et se réjouit du succès des autres!
Mon père est un grand homme qui n’a simplement pas eu les mêmes chances que ses enfants. Ce qu’il faisait pour vivre est devenu un symbole de son éthique du travail, et de ce qu’il a dû affronter en tant que jeune immigrant et enfant de la guerre.
Mon père était concierge. Et je ne pourrais en être plus fier.
Tagged as character, Giuseppe Zacchia, immigrants.
Posted in Life, Relationships.
Posted on 10 Feb 2016
On Feb 11th 2016 at 00:34
Condoleances! May he rest in peace
On Feb 11th 2016 at 13:13
Mes pensées t’accompagnent
On Feb 11th 2016 at 17:25
I knew you would write a wonderful eulogy for your father. You were blessed by having such a man as your father. My deepest sympathies to you, your siblings and your families.
On Feb 11th 2016 at 21:29
I am truly sorry for your loss, dear Cam. Your eulogy is simply beautiful. Take good care.
On Feb 12th 2016 at 14:00
Dr. Zacchia, it is unfortunate that we live life and most of the time remain unaware of how truly we touch people that surround us. Today you have touched my heart with your beautiful story of you and your father, one that is similar to my own. Thank you for revealing the treasure you have been given, to the world. In this way, your father lives on, through you, his legacy. Somehow I know with certainty that he was and always will be most proud of you, his dear son. My sympathies to you and to your family.
On Feb 12th 2016 at 16:07
Merci pour toute la gratitude et l’authenticité que dégage votre témoignage .
Je le reçois en un bon moment d’humanité .
On Apr 1st 2016 at 14:21
RIP you have left an incredible trace and a lesson to everebody thanks.
On Apr 19th 2016 at 23:08
Bonjour M. Zacchia!
Bravo pour ce beau témoignage sur votre père, j’ai trouvé cela très touchant. Je tiens aussi à souligner votre humilité et humanité, surement un leg de votre père, qui fait de vous une personne accessible, avec un sourire toujours présent et un sens de l’humour qui agrémente le moment présent de ceux que sont en votre présence, à la recherche d’un mieux être ou pas.
Je ne sais pas si j’aurai l’opportunité de vous revoir,, mais ce fut très inspirant, j’ai reçu une leçon de vie, lors de votre conférence à la mouvance, cet pm.
Denyse c’est moi qui vous ai demandé une petite carte après votre conférence.
Au plaisir de vous lire.. je continue ma lecture..
On Apr 20th 2016 at 13:54
Votre témoignage sur votre père m’a fortement émue. Moi aussi, mon père était concierge. Concierge d’école. J’ai écrit un recueil de nouvelles à ce sujet intitulé: La Fille du concierge. Contrairement à vous, je n’ai jamais eu honte de lui parce que je sentais trop que lui-même avait honte de lui et qu’il vivait difficilement le regard que les autres portaient sur lui parce qu’il n’était que celui qui lave les cuvettes de toilette et nettoie le vomi des élèves. Et c’est ça qui me faisait mal au cœur: sa propre dépréciation.
On Aug 2nd 2016 at 13:53
prego vorrei corrispondere con voi….soffro di O.C.D.CHE MI HA DISTABILIZZATA… HO 77 ANNI….