Workaholic nutcases

Workaholic nutcases
(Published on-line, La vie en tranches, Journal Métro, February 9, 2015)
SVP, voir plus bas pour la versionFrançaise

Would you like a recipe for building a strong and hyper-productive team? Here’s a strategy:

Step 1: Hire ten people for your team. Among the ten, there is a pretty good chance you will find one workaholic nutcase willing to work 80 hours per week and do whatever is asked.
Step 2: Either fire the other nine or make their lives so miserable they all quit.
Step 3: Hire nine others. Chances are pretty good you will find another workaholic nutcase.
Step 4: Repeat step 2 with the remaining employees and replace them repeatedly until you find the tenth slave.

This strategy works wonders if you are willing to live with two things. First, there will be a trail of shattered lives among those you were so willing to discard. And second, your staff will consist of ten depressed individuals with neglected and broken families on the brink of burnout. You will have a high turnover rate even among your productive employees since most will eventually leave for the sake of their psychological and physical health. You will constantly find yourself repeating step 1. In the end, your high level of productivity may be short-lived.

I’m no expert in organizational psychology but I’ve been to my share of management training sessions and I’ve worked with enough burnt out individuals to know there is a disconnection between the messages we give. On one hand there is a constant push for productivity, efficiency, and the setting of new and ever-increasing goals. On the other hand there is talk of preserving the wellbeing of staff by encouraging them to maintain a healthy work/life balance.

This is not to say that we shouldn’t have high standards of productivity and efficiency. The problem is that there is no such thing as a typical employee. Each is unique. This means the messages will not have the same impact on all individuals.

Some people are highly motivated and work hard. They may already be doing the job of two. While they may sometimes benefit from more efficient methods, they are often pretty much on top of things. They already feel too strong a sense of obligation and are constantly trying to please. Pushing them only saps their motivation and brings them closer to burnout.

Then there are the ones at the other extreme. You know, the bumps on a log? These are the ones who need to be pushed. Unfortunately, the reason they don’t perform very well is because they just don’t care so much. If someone doesn’t care about a low standard they won’t care any more about a higher standard. Pushing them rarely works. When these people go on burnout it is usually because they are in conflict with their bosses or co-workers.

While in the minority, what an employer does with those at the extremes will have a major impact on how the rest of the employees perform. If you ignore the poor performers, the majority of the staff will become disillusioned and may feel there is no point in working hard. But if you push the good performers, the majority of the staff may also feel there is no point in working harder since you will never be satisfied and you don’t really care about their mental wellbeing.

So, in my humble opinion, here is a better way to build a strong and hyper-productive team:

Step 1: Take the bad employees and set higher standards. Get them to their maximum, whatever that is. At this point you will have to decide if their level of performance is acceptable or if you may have to push them out the door.
Step 2: Identify your great performers, pat them on the back, say thank you.…and LEAVE THEM ALONE!

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Voici la version Française:

Les bourreaux de travail

Voulez-vous une recette pour bâtir une équipe solide et hyperproductive? Voici une stratégie :

1re étape : embauchez dix personnes pour former votre équipe. Parmi ces dix personnes, il y a de fortes chances qu’une d’elles soit un bourreau de travail, prêt à travailler 80 heures par semaine et à faire tout ce qu’on lui demande.
2e étape : vous congédiez les neuf autres, ou bien vous leur rendez la vie tellement difficile qu’ils partiront d’eux-mêmes.
3e étape : embauchez-en neuf autres. Il y a de fortes chances que vous tombiez sur un autre bourreau de travail.
4e étape : répétez la 2e étape avec les employés qui restent et remplacez-les jusqu’à ce que vous trouviez votre 10e esclave.

Cette stratégie fonctionne à merveille si vous acceptez de vivre avec deux choses sur la conscience. Premièrement, vous allez détruire bien des vies, parmi tous ceux que vous voulez congédier. Deuxièmement, votre personnel sera constitué de dix personnes déprimées, dont la famille est négligée ou brisée, et qui s’acheminent vers le l’épuisement professionnel. La plupart d’entre elles finiront par quitter leur emploi afin de sauvegarder leur santé psychologique et physique, et vous vous retrouverez constamment à la 1re étape. Finalement, votre haut niveau de productivité ne durera qu’un temps.

Je ne suis pas expert en psychologie organisationnelle, mais j’ai suivi plus que ma part de séances de formation en gestion, et j’ai travaillé avec assez de gens en burnout pour savoir qu’il existe une déconnexion entre les messages que nous émettons. D’une part, il y a une pression constante visant la productivité, l’efficacité et l’établissement de nouveaux objectifs, toujours plus élevés. D’autre part, on parle de préserver le bien-être des employés en les incitants à maintenir l’équilibre entre le travail et la vie personnelle.

Cela ne veut pas dire que nous ne devons pas avoir des normes élevées en matière de productivité et d’efficacité. Le problème est qu’il n’existe pas d’employé type. Chacun est unique en soi. Cela signifie que les messages n’auront pas les mêmes répercussions sur tous les individus.  

Certaines personnes sont très motivées et travaillent d’arrache-pied. Elles travaillent peut-être déjà pour deux. Même si elles peuvent parfois tirer parti de méthodes plus efficaces, elles ont souvent la situation bien en main. Elles ont un sens du devoir très poussé et cherchent constamment à plaire. Exercer de la pression sur elles ne fait que miner leur motivation et les précipiter vers l’épuisement.

Puis, il y l’autre extrême. Vous savez, les paresseux, qui ont toujours besoin d’une petite poussée? Malheureusement, si leur rendement n’est pas très bon, c’est parce qu’ils s’en soucient peu. Si une personne ne se soucie pas d’une norme peu élevée, elle ne se souciera pas davantage d’exigences plus élevée. Exercer de la pression sur ce genre de personne donne rarement des résultats. Lorsque ces personnes font un burnout, c’est habituellement parce qu’elles sont en conflit avec leur patron ou leurs collègues.  

Bien que ces personnes soient en minorité, ce qu’un employeur fait avec ces personnalités extrêmes aura de fortes répercussions sur le rendement du reste des employés. Si vous fermez les yeux sur ceux qui ont un piètre rendement, la majorité deviendront désillusionnés et trouveront qu’il ne sert à rien de se donner du mal. Mais si vous faites pression sur les plus performants, la majorité des employés se dira qu’il est inutile de travailler plus fort, étant donné que vous ne serez jamais satisfait(e) et que vous ne vous préoccupez pas de leur bien-être.

 Alors, à mon humble avis, voici une meilleure façon de former une équipe solide et hyperproductive :

1re étape : fixez des normes plus élevées pour les employés médiocres. Incitez-les à donner leur maximum, quel qu’il soit. Vous devrez alors décider si leur niveau de rendement est acceptable ou si vous devrez les diriger vers la porte.
2e étape : repérez vos employés les plus performants, donnez-leur une tape sur l’épaule, remerciez-les, et LAISSEZ-LES TRANQUILLES!


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Posted in Stress.

Posted on 11 Feb 2015

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2 comments to Workaholic nutcases

  1. Hélène Racine
    On Feb 11th 2015 at 20:14
    Reply

    Cher Dr. Z.,
    Je viens d’effacer tous les commentaires que j’avais rédigés car vous pouvez les devinez! trop drôle! Salutation à la gang des com!!!!!

  2. Hélène Racine
    On Feb 11th 2015 at 20:22
    Reply

    Ah j’oubliais, j’ai reçu un beau cadeau ce matin d’un de nos amis communs. J’ai pu aprécier vos talents de scénariste pour la page de bande dessinée : L’impatience d’un psy. Félicitations Dr Z.!