Run, Forrest, Run

Should we listen to our emotions? Most people tend to say Yes. “Listen to your emotions, they are telling you something.” But does this really make sense?

The fact is, emotions are a basic aspect of human nature. They are neither good nor bad, they just are. It’s sort of like eating. Don’t do enough and you die, but do too much and you die as well. Emotions act the same way as hunger, they are necessary to our survival, but they are not always our allies.

Most people who struggle with life have a tendency to have overactive emotions. Fear and guilt are two good examples. While there are some individuals who are too fearless (the ones who often find themselves in emergency rooms after having bashed their heads in), and those with not enough guilt (all the psychopaths and con-artists out there), the majority of people who suffer do so because their emotions are out of whack. Emotions become like an auto-immune dysfunction where something designed to protect us now causes us problems. (See also Unnatural Acts).

I use this principle to discuss the treatment of anxiety disorders in today’s column. In it, I discuss the importance of distinguishing between fear that protects us versus fear that controls us. When we start to avoid imagined dangers and when our fears tell us to avoid things that we need to confront, anxiety becomes our nemesis instead of our ally.

The only way to rebalance our fear mechanism is to distinguish between things we know are truly dangerous – which we should avoid – and things that are merely uncomfortable – which we need to face.

Facing death Vs facing discomfort
(Source: Apprendre à faire face. Journal Métro, January 31, 2012). SVP, vois plus bas pour la version Française)

Let’s suppose you and your psychologist were walking through a jungle when suddenly you see a lion. What would you do? A) Run away, B) Run toward the lion (after all, don’t psychologists always tell us to face our fears?), or C) Make sure you run faster than your shrink. If you choose option C, make sure to bring good shoes.

Facing death: Listen to your fears
The answer to a lion is pretty easy. Your anxiety alarm would ring loudly and you would do whatever you had to to survive. You would run as fast as possible. If you were trapped, you would pick up a rock or a branch and try to defend yourself. This is called the fight or flight response. All animals show it instinctively when threatened. Whether the animal is a squirrel or a human, it works the same way.

This is why we feel anxiety and fear. It is an emotion designed to protect us from harm. As a result, the right thing to do is to listen to our anxieties. No one, not even a psychologist, will tell you to run towards a lion or other real danger.

Facing discomfort: Don’t listen to your fears
What if you are afraid or going to the dentist…or of elevators, or standing up in front of class? Should you listen to your anxieties and avoid them? Well, if you did you would certainly feel safer, but you wouldn’t be able to function very well. You would have to make sure you never had a problem with your teeth. You might also have to quit your job or drop out of school. If we lived our lives this way, anxiety would control us rather than protect us.

So which is it? Should we listen to our fears or should we confront them? The answer depends on whether our anxieties are in balance or exaggerated. The difference between a lion and an elevator is that one can kill you, the other can’t. Avoiding a real danger – like a lion – protects you. Avoiding an imagined danger – like an elevator – costs you.

The more we avoid a danger, real or not, the bigger and bigger it will feel. This is why phobias tend to get worse over time. The only way to reverse the trend is to treat imagined dangers differently from real ones. We should never face death needlessly. Discomfort, on the other hand, is not death and we do need to face it. Reminding ourselves that exaggerated or irrational fears are only uncomfortable, not dangerous, will help us overcome them.

Voici la version Française de la chronique d’aujourd’hui.

Faire face à la mort ou à un malaise

Supposons qu’en marchant dans la jungle, vous et votre psychologue aperceviez tout à coup un lion. Que feriez-vous? A) fuir; B) courir vers le lion (après tout, les psychologues ne disent-ils pas toujours d’affronter nos peurs?); ou C) vous assurer de courir plus vite que votre psychologue. Si vous choisissez l’option C, ayez de bonnes chaussures.

Face à la mort : écoutez vos craintes
Face à un lion, le choix est assez simple. Votre avertisseur d’anxiété retentirait fortement, et vous feriez tout ce qu’il faut pour survivre. Vous vous mettriez à courir le plus vite possible. Si vous étiez coincé(e), vous attraperiez une pierre ou une branche et vous tenteriez de vous défendre. Il s’agit de la réaction de lutte ou de fuite. Elle est instinctive chez tous les animaux qui se sentent menacés. Qu’il s’agisse d’un écureuil ou d’un être humain, le processus est le même.

C’est pourquoi nous ressentons de l’anxiété et des craintes. Ces émotions servent à nous protéger. Par conséquent, il est bon d’écouter nos anxiétés. Personne, pas même un psychologue, ne vous dira de courir vers un lion ou un autre danger réel.

Face au malaise : n’écoutez pas vos craintes
Qu’en est-il si vous craignez le dentiste…ou les ascenseurs, ou le fait de parler devant une classe? Devriez-vous écouter vos anxiétés et les éviter? Eh bien, si vous les évitiez, vous vous sentiriez certainement plus en sécurité, mais vous ne pourriez pas fonctionner très bien. Vous devriez vous assurer de ne jamais avoir de maux de dents, et vous seriez peut-être obligé de quitter votre emploi ou d’abandonner vos études. Si nous vivions de cette façon, l’anxiété nous contrôlerait, plutôt qu’elle nous protégerait.

Alors, que faire? Devrions-nous écouter nos craintes ou les affronter? Cela dépend si nos anxiétés sont équilibrées ou exagérées. La différence entre un lion et un ascenseur est que l’un peut vous tuer, l’autre, non. Éviter un danger réel, comme un lion, nous protège. Éviter un danger imaginaire, comme un ascenseur, comporte un prix à payer.

Plus nous évitons un danger, réel ou non, plus grand il nous paraîtra. C’est pourquoi les phobies ont tendance à empirer avec le temps. La seule façon de renverser la vapeur est de traiter les dangers imaginaires différemment des dangers réels. Nous ne devrions jamais affronter la mort inutilement. Un malaise, par contre, n’est pas la mort, et nous devons y faire face. Nous rappeler que les craintes exagérées ou irrationnelles ne sont qu’une source de malaise, et non de danger, nous aidera à les surmonter.


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Posted in Anxiety.

Posted on 31 Jan 2012

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One comment to Run, Forrest, Run

  1. Nadia
    On Feb 2nd 2012 at 20:49
    Reply

    Encore faut-il trouver les outils pour nous aider à les surmonter.
    Lorsque j’étais en dépression, je confiais à mon psychiatre ma peur de me rendre au dépanneur situé au coin de la rue. Il m’a servi l’argumentaire suivant : “Que peut-il vous arriver? Pouvez-vous mourir ou faire mourir quelqu’un (causer du tort à l’autre est important dans l’équation)? Car sur l’échelle de la douleur, la mort est bien la pire chose qui peut arriver. Si vous enfreignez la loi en conduisant et brûlez un feu rouge, vous pourrez avoir peur, car vous risquerez de mourir ou de faire mourir quelqu’un en provoquant un accident. Mais en allant au dépanneur, regardez bien des deux côtés de la rue en traversant et il ne vous arrivera rien.”
    L’exemple était exagéré, grossier et, il faut le dire, abrupt. Mais dans mon cas, terriblement efficace. D’abord, il remettait en perspective ma peur – de façon exagérée je le répète – sur l’échelle de la douleur humaine. Mais, plus que tout, il me responsabilisait dans mes actions. Serais-je l’instigatrice d’une douleur quelconque, envers autrui – très important – ou envers moi si j’allais au dépanneur? À l’instar de l’exemple du lion, étais-je LE danger? La réponse était évidemment non, mais, pour le comprendre, il fallait passer par ce raisonnement exagéré.
    En fait, je l’ai compris bien plus tard. L’important était de me dire que je ne mourrais pas et que personne ne mourrait si j’allais au dépanneur. Ce que je me suis répété quand j’y suis allée. La première fois. La deuxième. Dans toutes les situations où j’avais peur. Jusqu’à ce que je sorte de ma dépression.
    J’ai souvent eu des dépressions (je suis bipolaire). J’ai eu peur souvent à en être paralysée. Et j’ai appliqué ce principe à chaque fois. Il m’a aidé à avancer de petits pas en petits pas pour éviter de m’enliser.