How many fingers?

How many fingers?
(SVP, voir plus bas pour la version Française)

Every once in a while, when talking to a client, I briefly hold up two fingers. I then ask the person how many fingers I held up. He or she quickly says, “Two.” It’s a simple question and people never hesitate when answering.

But then I make the simple question much more complicated by adding a few conditions.

“I will ask you the question again. This time there are three possible scenarios. Number one, don’t answer and nothing happens. Number two, answer correctly and I hand you a million dollars. Number three, answer incorrectly and I will kill the people you love. Now, how many fingers did I put up?”

In this hypothetical situation, the vast majority of people I have asked would choose not to answer. Not many would want to take such a chance. Yet they clearly saw two fingers. Their eyes work well but when I introduce a severe consequence for a wrong answer people suddenly start to doubt their perceptions. What if it’s a trick question? What if I didn’t see it properly? After all I wasn’t looking directly at his hand. What if he held up three fingers but stuck two of them together so it looked like a V?

Most of us have a tendency to obsess from time to time. This isn’t such a bad thing because it makes us safer. But when it becomes extreme, it is considered an Obsessive-Compulsive Disorder. OCD is a psychological condition where doubt controls people’s lives. If you want to understand the mind of someone suffering from OCD, just imagine yourself in the circumstances I described above.

Amping up the stakes
Putting out a campfire on an open beach with rain in the forecast is a cinch. Putting out a campfire in the middle of a dry forest during a severe drought is another. When making a mistake has no consequences, we rarely fret over a decision. But when the stakes are high we need to be more careful. This is where doubt comes in. Matters of life and death require certainty. The more important something is, the more we want to remove all doubt. People with OCD have a natural tendency to imagine severe consequences if they make a mistake. This makes them want to remove all doubt. But how is that possible when we can never be 100% sure of anything. Doubt is part of life!

A little doubt
There is always a little bit of doubt in every decision or every perception. Every minor physical symptom can be a sign of a serious illness, every germ can transmit disease, and every unlocked door can facilitate a break-in. Every car ride can put us in a hospital or in a morgue. There is no certainty in life.

Nevertheless we are virtually certain that nothing catastrophic will happen on a given day. While bad things do happen, they are highly unlikely. Most of us just disregard these odds and face life normally. We drive our cars despite the possibility of a fatal crash and eat at our favourite restaurants despite the possibility of choking to death.

But a person with OCD thinks too much in absolutes, in black and white. The result is that any possibility of a bad outcome feeds doubt and leads to inaction or endless checking. There is no way around doubt; it will remain part of almost every equation. For the black and white thinker this means the effort to find a satisfying answer will be fruitless.

Perception vs. imagination
How do we get around doubt? Certainly not by trying to eliminate it. We must learn to live with it – or at least a minimal amount of it. Let’s take health as an example. Here’s a reassuring thought: Most of us will die old men or old women. Here’s a scary thought: Some of us will die young. The person who wants to be 100% certain of a healthy life is plagued by the possibility of an early death. The person who can put risk and doubt in perspective is reassured by the probability of a long life.

Trust your allies
The only way around this is to trust our allies in our decision making process. We have our logical mind and our perceptions. While our logic does tell us that consequences can sometimes be bad, it also tells us they are unlikely. While our perceptions can sometimes deceive us, they rarely do. Usually when our eyes see two fingers it is because only two were held up.

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Voici la version Française:

Combien y a-t-il de doigts?
(Publié en ligne l2 26 mai, 2015: Journal Métro – La vie en tranches.

De temps à autre, lorsque je m’entretiens avec un client, je lève deux doigts et lui demande combien il voit de doigts. La personne répond rapidement: «Deux.» C’est une question simple et les gens y répondent sans hésiter.

Mais il m’arrive à l’occasion de compliquer ensuite la question en y ajoutant quelques conditions.

«Je vais vous poser la question de nouveau. Cette fois, il y a trois scénarios possibles. Le premier: vous ne répondez pas et il ne se passe rien. Le deuxième: vous répondez correctement et je vous donne un million de dollars. Le troisième: vous donnez une réponse inexacte et je vais tuer les gens que vous aimez. Alors, combien de doigts ai-je levés?»

Dans cette situation hypothétique, la grande majorité des gens décident de ne pas se prononcer. Il n’y en a pas beaucoup qui voudraient courir ce risque. Ils ont pourtant bien vu deux doigts. Ils ont une bonne vue, mais lorsque j’incorpore une conséquence grave à la situation en cas de mauvaise réponse, les gens se mettent à douter de leurs perceptions. Et si c’était un piège? Et si je n’avais pas bien vu? Après tout, je ne regardais pas directement sa main. Et s’il avait levé trois doigts, mais qu’il en avait collé deux ensemble, de façon que ça ait l’air d’un V?

Il nous arrive presque tous d’avoir des obsessions. Ce n’est pas mauvais, parce que cela nous permet d’assurer notre sécurité. Mais, poussé à l’extrême, cet état devient un trouble obsessionnel-compulsif (TOC). Le TOC est un état psychologique dans lequel le doute contrôle la vie de la personne. Si vous voulez comprendre l’esprit d’une personne qui souffre d’un TOC, vous n’avez qu’à vous imaginer dans la situation décrite plus haut.

Augmenter les enjeux
Éteindre un feu de camp sur une plage lorsqu’on annonce de la pluie est un jeu d’enfant. Éteindre un feu de camp au milieu d’une forêt pendant une période de grande sécheresse, c’est autre chose. Lorsque commettre une erreur est sans conséquence, nous ne nous en faisons habituellement pas avec la prise de décision. Mais, lorsque les enjeux sont élevés, nous devons être plus prudents. C’est là que le doute entre en scène. Les questions de vie ou de mort exigent des certitudes. Plus une chose a de l’importance, plus nous voulons dissiper tout doute. Les gens souffrant de TOC ont une tendance naturelle à imaginer des conséquences graves s’ils commettent une erreur. Cela les pousse à vouloir éliminer tout doute. Mais, comment est-ce possible, quand on ne peut jamais être certain à 100% de quelque chose? Le doute fait partie de la vie!

Un petit doute
Il subsiste toujours un petit doute dans toute décision ou dans toute perception. Le moindre symptôme physique peut être un signe de maladie grave, tout microbe peut transmettre une maladie, toute porte déverrouillée peut être une invitation aux cambrioleurs, et tout déplacement en voiture peut nous mener à l’hôpital ou à la morgue. Dans la vie, il n’y a pas de certitudes.

Néanmoins, nous sommes pratiquement certains que rien de catastrophique n’arrivera un jour donné. Des choses négatives peuvent se produire, mais elles sont fort improbables. La plupart d’entre nous ne tiennent pas compte de ces possibilités et affrontent la vie normalement. Nous conduisons notre voiture malgré la possibilité d’un accident fatal, et nous mangeons dans nos restaurants préférés malgré le risque de nous étouffer à mort.

Mais la personne souffrant d’un TOC pense trop dans l’absolu: tout est blanc ou noir. Résultat: toute possibilité de conséquences fâcheuses alimente le doute et mène à l’inaction ou aux vérifications sans fin. C’est inévitable: le doute fera partie de quasiment toute équation. Pour celui qui pense en noir et blanc, cela signifie que l’effort pour trouver une réponse satisfaisante sera vain.

La perception par rapport à l’imagination
Comment se débarrasser du doute? Certainement pas en essayant de l’éliminer. Nous devons apprendre à vivre avec lui, ou du moins, avec un certain degré de doute. Prenons la santé comme exemple. Voici une pensée rassurante : la plupart d’entre nous mourront vieux. Mais voici une pensée terrifiante: certains d’entre nous mourront jeunes. La personne qui veut avoir la certitude totale d’une vie en santé est affligée par la possibilité de mourir jeune. La personne qui peut mettre le risque et le doute en perspective est rassurée par la probabilité d’une longue vie.

Faites confiance à vos alliés
La seule façon de s’en sortir est de faire confiance à nos alliés dans nos prises de décision. Nous disposons de notre esprit logique et de nos perceptions. Bien que notre logique nous dise que les conséquences peuvent parfois être néfastes, elle nous dit aussi qu’elles sont improbables. Et bien que nos perceptions puissent parfois nous leurrer, elles le font rarement. D’habitude, lorsque nos yeux voient deux doigts, c’est parce qu’il y a effectivement deux doigts.


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Posted on 02 Jun 2015

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