Mes livres à la bibliothèque étaient en retard, encore une fois. J’ai pris le temps d’en feuilleter un avant de le retourner. C’est la couverture qui avait accroché mon attention. Une feuille d’automne, canadienne. Quelque chose de triste et de beau dans l’image, un deuil. Puis j’ai vu le mot « anger ». Je l’ai pris dans mon sac en me disant que cela semblait intéressant.
Je n’ai pas eu le temps, durant les 3 semaines, de le feuilleter. Un de mes prof en littérature disait qu’on ne prend pas vraiment des livres dans une librairie ou une bibliothèque, on prend ce qu’on espère être du temps pour lire.
Et la nouvelle est rentrée aujourd’hui sur les enfants tués au Connecticut, juste après le congé du Dr Turcotte de l’Institut Pinel. Ma colère monte même si ma tête peut comprendre, expliquer. Pour travailler avec des gens comme Guy Turcotte ou des victimes, je vais à nouveau prendre ce livre dans mon sac.
« La violence est un manque de vocabulaire » Gilles Vigneault.
Barack Obama a trouvé des mots judicieux auxquels je peux m’identifier. Il a trouvé les mots justes. Sinon la colère resterait dans la gorge et se déplacerait tranquillement vers nos poings.
Je pense à ces enfants, à leurs parents, je pense aussi à ces tueurs, aux gens qui les entourent et qui se sentent coupable de les avoir aimé, de les aimer encore. Je me rappelle ces jours où mon fils avait de la peine d’avoir aimé un tueur. Et j’ai encore de la peine.
Je pense à ceux qui souffrent parce que l’humain manque de vocabulaire. Et je fais le choix d’aimer, et de parler.
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Catégorisé dans Deuil, Interventions, Relation d'aide, Soutien, Travail en psychiatrie, Événement sentinelle.
Publié le 15 déc 2012
Le 18 déc 2012 à 01:21
Merci pour tes douces paroles Liette et pour parler d’oser faire le choix d’aimer…malgré l’énorme peine que nous ressentions en essayant de comprendre.
Merci à votre tour pour les bons mots. J’ai espoir en la nature humaine, malgré tout. Liette
Le 7 jan 2013 à 17:48
Bel et bref article sur un sujet profond.
Bonne idée de le garder court surtout si le sujet porte plus à la réflexion qu’à la prédication.
Merci, Liette