SV PRN SVP

Il était une fois une jeune infirmière qui avait à coeur de faire la bonne chose.   Elle décida donc, après avoir été à l’école des compétences générales, de se spécialiser pendant quelques années, dans le domaine de la santé mentale.

Elle prit sa lampe de Florence Nightingale et s’exposa à la maladie.   Elle apprit que les borderlines manipulent, que la drogue et la maladie mentale, c’est dangeureux, que ce n’est pas parce qu’on travaille en psychiatrie qu’on sait nécessairement comment communiquer.  Comme elle voulait bien alimenter sa nouvelle passion et être prête à tout, elle s’efforça de tout connaître sur la médication, les divers départments et services de tout l’hôpital, sur les règles syndicales, de la qualité, les principes de l’Agrément.   Elle avait la bonne intention d’assister aux rencontres scientifiques mais il y avait trop d’ouvrage…

Notre novice devint peu à peu débutante.   Elle savait se démêler… la plupart du temps.   Elle commençait à tolérer de faire une chose à la fois malgré le temps qui file, les demandes du client et de sa famille, malgré les histoires dans sa vraie vie et l’ambiguité.   Elle reconnaissait même des situations qu’elle avait vécu et dont elle avait tirer des leçons.   Sans être pépère, le quotidien était supportable.

Et peu à peu, les discordances sont apparues et elle a dû endurcir sa couenne.   Elle devenait compétente.   « La consignation du travail infirmier est-il plus important que le travail infirmier.   S’agit-il de la même chose? Et si oui, qu’est-ce que je pensais que c’était le travail infirmier? », « Pourquoi y a t’il autant de sortes de soins de qualité? », « Pourquoi est-ce que le patient n’est pas le point de départ de notre intervention? »   « Pourquoi en est-il la cible? » Les novices continuaient d’arriver et les expertes étaient de plus en plus rares.   L’infirmière, en plus de sa lampe de Florence Nightingale avait un bâton de pellerin, pour s’appuyer, jongler, …et se protéger.

Et notre Florence est devenue performante et elle a choisit ses guerres.   Elle s’est rapprochée de sa vision des soins tout en acceptant sciemment de laisser des choses de coté.   Elle calcule son temps et décide de fermer la porte pour mieux écouter.   Elle prend des journées pour sa santé mentale, elle attend qu’un projet soit à sa porte avant de le faire entrer dans sa tête.

Et à travers les PII, les PTI, la loi 90, le « soutien » organisationnel et Me Ménard, notre infirmière tente de tirer son épingle du jeu pour le plus grand bien de tous.   Et elle réussit la plupart du temps.   Quand on lui en donne les moyens, et qu’elle les prends.

Quand elle sera experte, elle prendra les grands moyens pour elle.  Quand son intuition lui dira c’est assez, que son facteur sera à 90 et que la roue continuera de tourner sans elle, elle posera son bâton, son jugement clinique et sa lampe.   Elle l’aura bien mérité.   Elle continuera à lire sur sa pratique, de temps en temps, comme un muscle à entretenir ou une bouche à nourrir.   Un automatisme.

Elle aura jusqu’à la fin de sa route cette présence dans son rétroviseur et son angle mort.   Une facette d’elle-même, déguisée en infirmière.

Les scènes humoristiques proviennent du site "Journal of Nursing Jocularity"

Classé dans , , , , , .

Catégorisé dans Créativité, Interventions, Soins infirmiers, Soutien, Travail en psychiatrie, Vie quotidienne.

Publié le 03 mar 2012

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

11

2 commentaires à SV PRN SVP

  1. Frédéric Audet
    Le 7 mar 2012 à 13:23
    Répondre

    Vraiment intéressant, inspirant et bien écrit!
    Merci

    Bienvenu
    J’ai participé à la formation sur l’Évaluation physique et mentale offert par l’institut et plusieurs infirmières ont partagés l’impression d’avoir de moins en moins de temps pour la clinique. Elles se sentent tiraillées entre ce que l’organisation présente comme étant les meilleures pratiques et la demande de la clientèle au quotidien.
    Liette

  2. marcelle
    Le 8 mar 2012 à 05:23
    Répondre

    hi liette. i have one challenge for you, go on the road if you really want to make a difference.prevention is the goal. go to the schools,talk about their problems. no.1 BULLYING.no professional is addressing a primary big problem.life has changed a lot. you sound very determined ,but what is your goal?i always hated that ?.i worked there fof 39 yrs. it is very important to translate your message,and don’t take any reason for an excuse.be brave……hope to hear from you.

    Hello Marcelle
    I agree with you that prevention is the first step. But for me it’s start even before school, it’s starts in the womb. Is every child wanted? are the mother and father equipped? supported? I beleive that if the parents have self esteem, they are able to give some to the next generation. And life is tough, because a main component of life is death, either death of a dream, a loved one, a role one wanted to play.
    I beleive I make a difference in Crossroads even if I am not on the road. My goal is to help but I don’t want to be like Don Quichotte and spend energy and time on situation on wich I have little or no impact. To continue in any type of caring profession requires strength, courage and a small dose of naiveness wich I think I have, even after 31 years of work.
    Liette