Écrire pour parler

Baignade dans les livres fin avril.   J’ai participé à un des ateliers d’écriture organisé par le Festival Metropolis Bleu.   Annie Heminway, l’animatrice, expliquait le cadre entourant ces ateliers et nous invitait à explorer les multiples façons où la littérature peut servir de moyen d’expression et de partage.   Plus spécifiquement, des extraits de livres étaient proposés pour encourager les participants à créer, à partir de thèmes comme l’anorexie, l’homophobie, le suicide, la maladie mentale, le trauma.

Écrire

J’ai déjà parlé de mon intérêt pour la littérature dans le contexte de la maladie mentale.   Il était intéressant de voir la profusion de livres pouvant servir de prémices à des ateliers d’écriture.   Plein de titres et de pistes ont été proposés par les participants.

Voici quelques suggestions des participants, en commençant par les miennes.

« The casual vacancy » de J.K Rowling, chez Little Brown Book.   Les extraits auxquels je ferais référence pour ce genre d’exercice sont ceux en lien avec Sukhvinder Jawanda ,  une adolescente victime d’intimidation et de l’impatience de sa mère et qui utilise l’automutilation comme moyen de gestion de son anxiété.   Je trouverais intéressant d’écrire sur le dessin d’un avant-bras, les phrases courtes assassines dont Sukhvinder est l’objet et, en parallèle, les phrases « pansements » de sa mère et de son entourage.

« The color of water » de James McBride, Kindle edition.   Ce livre est inspiré par la découverte de l’auteur sur la vie de sa mère, Ruth, une femme juive d’origine polonaise qui fit face au racisme envers les juifs et les noirs une bonne partie de sa vie.   Veuve et à la tête d’une famille de 12 enfants issus de ses unions avec 2 hommes afro-américains, elle élève de son mieux ses enfants à Brooklyn , avec l’école et l’église comme valeurs.   Une scène en particulier m’interpelle celle où l’auteur, devant son miroir, interpelle son image dans un semi-dialogue qui n,est pas sans rappeler le monologue psychotique.   L’échange est initié par les difficultés d’appartenance ressenties envers la communauté noire, l’éventail de sa famille allant du noir au café au lait.

D’autres livres ont été suggérés par les participants comme mine possible d’extraits pour un atelier d’écriture:  Les profils d’exubérance du patron du bar et du personnage principal de « Zorba le grec » de Nikos Kazantzakis, « Silver water » de Amy Bloom sur l’expérience de la soeur d’un schizophrène, « Love object » de Sally Cooper, l’impact de la maladie mentale d’une mère sur ses enfants qui doivent vivre malgré son absence psychologique et parfois physique, « The thing they carried » de Tim O’brien, différentes histoires sur les « bagages » ramenés à la maison par des soldats de la guerre du Vietnam.   « Stupeur et tremblements » de Amélie Nothomb, particulièrement la nuit d’état psychotique de la protagoniste dans son emmurement psychologique nippon.   « The bell jar » de Sylvia Plath et la confrontation à nos valeurs sur le choix du suicide chez quelqu’un de talentueux, ce qui n’est pas sans rappeler la comète lumineuse que fût Nelly Arcand.   D’autres auteurs mentionnés : Beaudelaire, Doris Lessing, le livre « Sold » de Zana Muhsen.

Parler

En plus, dans la même semaine, avait lieu le lancement de livre « Les meilleurs blogues de la science en français », édition 20123.   Mon billet sur l’impact d’un geste suicidaire dans un service s’y trouve.  De courtes entrevues de ce 6 à 8 ont d’ailleurs été réalisées et mises en ligne sur le site de l’Agence Science Presse.   J’ai eu aussi la chance de rencontrer une autre blogueuse du Douglas, Sylvie Bouchard, et nous avons pu échanger.   Les gens étaient sympathiques et Sylvie va venir au Crossroads en juin expliqué le travail qu’elle fait dans le cadre du projet pilote de soutien aux familles à l’urgence de l’Institut Douglas.

« Souvent, j’ai accompli de délicieux voyages, embarqué sur un mot …, comme l’insecte qui flotte au gré d’un fleuve sur quelque brin d’herbe. » Balzac


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Publié le 05 mai 2013

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2 commentaires à Écrire pour parler

  1. Sylvie Bouchard
    Le 14 mai 2013 à 18:16
    Répondre

    Bonjour Liette, je viens tout juste de lire ce billet ! Merci d’avoir partagé ce que nous avons appris auprès de Annie Heminway. Toutes mes félicitations pour ta présence dans le recueil des meilleurs blogues des sciences. Tes billets nous inspirent !
    Ce sera un privilège de vous rendre visite au Crossroads.

    • Liette Desjardins
      Le 15 mai 2013 à 12:05
      Répondre

      Merci Sylvie,
      Des témoignages comme le tien et des ateliers comme ceux du Festival Metropolis Bleu m’inspirent aussi. Cela aide à lever les yeux pour regarder plus loin que notre quotidien à la course. Merci encore, Liette