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Journée d’études au Crossroads. Un petit vertige devant la tâche à accomplir mais comme le dit le proverbe nursing « Une chose à la fois »…   Dans les travaux en aval de cette journée, mes réflexions me ramènent à ma vision du travail infirmier, soit la connotation du maçon.   Coller des briques (les activités d’un service) en s’assurant que le ciment tienne, qu’il n’y a pas de fuites (risques) et qu’on suit le plan prévu.

et si...

Le groupe de psychoéducation du lundi pm
L’outil principal du Crossroads est le groupe. Certains sont liés à des activités comme la marche ou la cuisine, d’autres demandent de l’intériorisation, comme le groupe des objectifs, d’expression ou ceux de retour sur le weekend. Parallèlement,des groupes de psychoéducation ont lieux afin d’augmenter les connaissances nécessaires pour le rétablissement. Le savoir, c’est le pouvoir.

Avec Ashley, l’étudiante stagiaire de 3e année au Bach en Nursing de McGill, nous allons organiser des groupes qui reviendront régulièrement et participeront au ciment du Crossroads.   Au début, je pensais à 8, car le séjour des membres est de 8 semaines.   Toutefois, grâce aux réflexions de la journée, je module ce projet.   Comme nous encourageons la prise de journées de congé vers la fin du séjour, qu’il est parfois à propos de parler à nouveau de certains thèmes la semaine suivante, un éventail plus qu’une suite devenait intéressant.   Sans compter les congés statutaires.   De 8, je suis passé à 4.   Le réalisme plus que l’ambition.

Le diagnostic psychiatrique et la médication, la thérapie cognitivo-comportementale (CBT), les modes relationnels via le génogrammme et l’écocarte et finalement l’énergie et ses risques en santé mentale.

Nous avons fait les 2 premiers et avons tiré certaines leçons.   La première est mathématique.   La digestion du repas du midi + l’écoute passive : l’endormissement.    Nous étions mieux préparées la fois suivante.

Durant les explications sur les liens entre pensées, émotions et comportements, les membres ont partagés.   Une leçon précieuse pour ceux qui font ce genre de groupe est que, peu importe la grande différence de diagnostics (schizophrénie, dépression ou anxiété), l’expérience rassemble.   Dans l’échange qui a suivi, plusieurs ont parlé de leur propre vécu face à la même situation : sortir à l’extérieur de la maison.

Pour celui qui souffre de schizophrènie, faire une sortie semble un effort immense, rien d’intéressant ne l’attends à l’extérieur sauf des stress avec lesquels il va devoir composer.   Il expérimente la peur, le découragement et reste à l’intérieur.   Il peut toutefois reprogrammer sa pensée, ciblant le simple fait de sortir pour pelleter son perron.   Sentir l’air frais sur son visage, peut être même saluer un voisin.   Un effort réaliste, pas trop loin de sa maison.

Pour celui qui déprime, sortir à l’extérieur représente faire face à la vraie vie, ce qu’il ne peut pas faire 50% du temps.   Juste à y penser, il ressent l’anxiété et le découragement.   Il se recouche et se cache sous les couvertures ou il regarde la télé pendant des heures de temps, sans la voir.   Il arrive à quitter la maison en se rappelant qu’il a déjà réussi à sortir 50% du temps.

Pour celui que l’anxiété prend à la gorge, sortir à l’extérieur comporte certainement un danger.   Juste a y penser ses paumes deviennent moites, et sa respiration s’accélère.   Il est impensable de sortir, la simple idée de le faire le paralyse déjà.   Pour chasser ses pensées, il choisit de se rassurer lui-même.   Ces idées ne sont pas réelles.   Il peut franchir la porte le matin ou dans l’après-midi.   Rien ne va lui arriver.   Ses pensées sont distordues et après un effort soutenu, il trouve LA pensée alternative qui saura le rassurer.

Chaque jour de la semaine, des personnes convergent vers la maison du Crossroads.   Et Ashley et moi continuons.   Pendant les 8 semaines, 4 lundis en après-midi, nous allons tous en apprendre un peu plus sur ce que représente se rétablir, en groupe.   Savoir, vouloir, pouvoir.


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Catégorisé dans Interventions, Maladie mentale, Santé mentale, Soins infirmiers, Soutien, Travail en psychiatrie.

Publié le 03 fév 2012

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2 commentaires à Engagez-vous

  1. Ray BArillaro
    Le 13 fév 2012 à 18:56
    Répondre

    Bravo, we need more people like you to make it easier for people to understand and make it easier to get to get through the day.

    Bravo
    Ray

  2. Maritza
    Le 26 fév 2012 à 13:58
    Répondre

    Bravo! c’est un excellent moyen d’interevenir avec la clientèle en santé mentale tout en intégrant les stagiaires dans cette pratique. Je vous encourage à poursuivre dans cette démarche.