Belle à lier, Sc. 1, prise 2: Vava

« Ne me plains pas, non, un matin clair efface la nuit entière, je voulais juste dire qu’il y a des choses dont on ne meurt pas, en tout cas pas nécessairement. J’aurais mille ans hier et demain encore le coeur d’un clown. »

Citation de F Danemark choisie par l’artiste et offerte à Léa, une amie malade, avec son portrait.

Naître comme artiste.

« L’art, pour moi, c’est mettre son âme dans quelque chose, rendre une partie de nous réel, dans le matériel.   Mes parents m’ont dit que je suis née avec un crayon à la main.  Je dessinais partout, avec mon doigts sur les vitres de l’auto, avec un bâton dans la neige.   Je signais aussi, même très jeune.   Je me sens le plus inspirée quand il s’agit de faire plaisir aux autres, j’imagine une image qui pourrait toucher l’autre.   Présentement, je travaille sur les portraits des enfants de ma belle-mère pour les lui offrir.    Des oeuvres qui m’influencent?   Loish de la Belgique.   Je me souviens la première fois que j’ai vu ses dessins.   C’était tellement beau, différent. La gang de deviantART, aussi.   Des vrais artistes. Dans mes oeuvres favorites d’aujourd’hui, les Batman, Tim Burton, ses animations et ses films, sa folie, son style, son imagination.   Disney aussi m’a influencé. Ce qu’on voit sur deviantART, c’est vraiment du professionnel, un autre classe, avec le matériel pour bien mettre en valeur leurs oeuvres.   Je commence juste à maitriser Photoshop.   J’ai un portail facebook, le Studio VaVa.   C’est pas comme deviantART, mais c’est mon projet à moi. »

Grandir comme artiste

« Mon art parle de comment je me sens.   Je ne passe pas des mois sur une création.   Il est important de travailler au moment où j’ai l’inspiration .   Il faut que tu mettes l’essentiel de ce que tu veux exprimer à ce moment-là.   Cela peut durer 2 jours intensifs.   Après tu fais la job de finition.   Je sais aussi que je dois avoir du bruit, de la musique, la télé en arrière plan.   Je fais dans le semi-réaliste, pas le cartoon ni la réalité, entre les deux.   Mon impression de ce que j’imagine.   J’ai appris le dessin par moi même et je suis ensuite allé au CEGEP en Dessin animé.   J’avais du talent brut, j’ai passé l’épreuve pour entrer à la formation avec une excellente note.  Mais j’ai quitté parce que cela m’a peu à peu écoeuré de faire des dessins.   Il n’y avait plus de plaisir et j’ai perdu avec le temps le goût de dessiner.   Je recommence à créer et je regarde d’autres médium, j’expérimente.   Je peins maintenant des toiles, j’expérimente avec le gun à tattoo sur de la peau synthétique, la pelure d’orange.   J’aime créer, je peux faire ce que je veux, un calendrier si cela me tente!   Il est clair pour moi que les artistes ont peu d’importance dans la société, on ne veut pas payer le prix pour ce que ce travail représente, ni le prix de la formation pour maîtriser la technique.  On juge que c’est juste un passe-temps, plutôt qu’un apport à la société.   Comme « artiste », je ne suis pas très mode, je ne crée pas non plus sous l’influence de drogue ou d’alcool.   Je m’intéresse à ce qui se fait en design graphique, je peux te dire que le napperon du restaurant où on est, c’est très « old school ».   En passant, le commentaire le plus étrange que j’ai entendu sur ce je fais est que cela me représente.  Ce n’est pas moi cette illustration!   Cet objet, c’est mon inspiration, pas moi. »

Produire le maximum comme artiste

« Pour trouver un titre à une production, j’attend à la toute fin.   Le premier mot qui me vient à l’esprit est souvent le meilleur.   Je sais que je ne suis pas productive le matin (éclat de rires), c’est mieux l’après-midi ou le soir.   Je n’aime pas la neige alors je produis plus l’hiver, à l’intérieur.   L’été, j’aime mieux être dehors.   En plus, lorsque j’ai les mains moites, le papier colle à mes mains. (éclat de rires).  Je n’ai pas trop d’attachement envers mes oeuvres et je peux laisser aller mes productions, surtout celles plus « commerciales », celles que je n’accrocherais pas sur mes murs.   Si je pense aux risques d’être artiste, je pense à quand je serai vieille, je vais peut être avoir de l’arthrite dans ma main droite.   Je ne pense pas être le prochain Michel-Ange.   Je ne révolutionne pas avec ce que je fais, je n’innove pas.   Je m’exprime, je vis mon art comme un passe-temps.   Mais j’ai besoin de créer.    Je pense à ce qui peut aider, faire plaisir et je crée par la suite.   Comme le portrait pour Léa quand elle était malade.   Cela lui a fait du bien je crois. »

Mourir comme artiste

« Je sais que ma production est terminé lorsque je n’ai plus rien à rajouter.   Ces temps-ci, je peins moins, je fais autre chose, je fais des biscuits, je conseille des gens pour des jeux dans mon travail, je m’occupe de mon chien.   Et je n’ai pas vraiment de conseil pour un jeune qui voudrait devenir artiste.   Peut être « Va pas en dessin animée! » (éclat de rires).   Non, sérieusement, je ne crois pas vraiment aux conseils dans la démarche artistique.   De toute façon, un jeune ne t’écouterait pas, et c’est correct.   Je sais que la personne est là où elle doit être.   C’est comme moi, je suis où je devrais être, comme le pont de Brooklyn entre deux îles.    Je ne sais pas encore quelle direction prendre ni où aller exactement mais c’est normal.   J’ai 20 ans. »

Classé dans artiste, maladie, observation, oeuvre, peinture, production artistique, Santé mentale.

Catégorisé dans Art brut, Créativité, Portrait, Santé mentale, Vie quotidienne.

Publié le 03 fév 2013