Depuis que je travaille avec des enfants et des ados, j’ai eu maintes occasions d’observer comment écrire leur nom en lettres décoratives était une activité importante et récurrente pour eux. Il semblerait que ce nom fait office de miroir, de reflet d’une identité fragilisée par l’insécurité d’une structure familiale problématique ou d’une transition qui vient ébranler la structure identitaire.
J’ai travaillé en particulier avec une jeune fille séparée des membres de sa famille lorsqu’elle fut placée dans une succession de familles d’accueil. Durant l’année de notre travail ensemble, elle a produit pas moins d’une vingtaine de dessins et peintures dont le sujet était son nom seul ou avec ceux de ses frères et soeurs qui eux aussi vivaient dans d’autres familles d’accueil. Ces noms se combinaient de toute sortes de façon, abhorrant des brillants, des couleurs en alternances, des positions et des formes différentes. C’était sa façon de garder leur mémoire bien en vie, d’avoir une relation avec eux par le biais de ce dialogue papier. Dans ma salle de thérapie j’ai aussi deux tableaux qu’elle a investi régulièrement en me laissant son nom en grosse lettre, une façon que je la garde bien à l’esprit après son départ, que sa présence reste avec moi. Elle ne laissait pas n’importe qu’elle trace mais les lettres de son nom, s’assurant qu’il n’y aurait pas erreur sur la personne.
http://whatyouwrite.wordpress.com/2009/06/11/rush-hour/
Le graffitti et ses formes multiples (tag, stickers, etc … voir lexique des termes ici descendre sur la page jusqu’à Graffiti language) ont fait l’objet d’un documentaire, d’une étude en art thérapie et d’un projet alternatif pour les jeunes contrevenants. L’article est disponible sur le web. C’est de toute évidence une forme populaire auprès des adolescents.
Je compte éventuellement reprendre le sujet dans un billet subséquent.
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Catégorisé dans Arts, Thérapie.
Publié le 11 juin 2009
