Il y a toutes sortes de raisons de ne pas faire certaines choses; parfois réalistes, parfois fantaisistes.Quelques fois c’est l’évitement d’une tâche qui nous est pénible, d’autres fois un manque de valorisation qui rend cette dernière facultative. Mais la raison peut aussi tout simplement être un manque d’énergie pour accomplir tout ce qui peut être fait dans une journée, une semaine, un mois. Nous avons tous une réserve d’énergie limitée qui exige que nos activités, autres que celles qui se rapportent à la survie, soient priorisées
J’ai eu la bonne fortune d’avoir un réservoir d’énergie très performant les 55 premières années de ma vie et ce jusqu’au jour où la pile rechargeable garantie à vie, du moins c’était ma naïve impression, a eu des ratées. Ces jours-ci elle se charge en moins d’heures, mais se décharge plus rapidement et parfois même en plein milieu de la journée. J’ai a peine fini de souper que je m’endors littéralement dans ma chaise….si je m’arrête un brin plus longtemps. Pas drôle du tout, je ne me reconnais plus. L’identité d’une personne est liée à toutes sortes de petits et plus grands aspects de son vécu personnel et partagé souvent pris pour acquis. Nous ne pensons pas nécessairement à nos jambes avant d’en perdre la mobilité, ne plus pouvoir marcher, courir, grimper, ou faire notre sport favori. C’est le cas de cette énergie qui m’a toujours caractérisée, c’était un fait acquis, un peu de sommeil, un bon repas, une multi-vitamines le matin et voilà je pouvais continuer à dépenser sans réserve dans les activités qui me tenaient à coeur. Les conséquences de cette baisse d’énergie réveille encore plus mon empathie pour ces adolescents dépressifs avec qui je travaille qui me répètent comment il leur est difficile de se mobiliser pour faire quoi que ce soit. Pas à ce point pour moi, mais tout de même!
Je ne peux pas dire que c’est une ‘crise’ d’identité mais certainement une période d’ajustement qui demande des réajustements face à la quantité de différentes activités que je peux mener de front. Et oui le blogue a souffert de malnutrition depuis un bout mais n’a jamais quitté mon esprit en tant qu’activité qui me tenait à coeur. En fait y penser a mobilisé beaucoup de ma réflexion pour trouver des façons de contribuer plus régulièrement mais de façon mieux organisée. Mais quoi couper ou encore restructurer pour préserver la longue liste de choses importantes? Ma création a aussi souffert durant ces derniers mois; et pourtant elle est située aux premiers échelons de ma liste d’incontournables (ou presque). La date prévue pour la prochaine formation que je veux donner, a aussi été repoussée en janvier plutôt qu’en novembre telle que je l’avais annoncée.
Faire face à la réalité d’une situation est un travail d’accompagnement que je fais fréquemment avec les jeunes et familles qui sont confrontés à un trouble d’apprentissage, un diagnostic de Gilles de la Tourette, le TDAH, ou encore un trouble du langage, etc. C’est parfois vécu comme une forme de deuil qui demande aux parents de laisser aller l’image idéalisée de leur enfant et pour l’enfant exige l’ajustement plus ou moins long de l’image qu’il se fait de lui même. La capacité à garder à l’esprit ce qui demeure bon malgré les difficultés est une belle marque de maturité émotionnelle. Je travaille aussi avec des enfants qui ont une pensée très très rigide, de sorte que l’ajustement à un imprévu ou une nouvelle situation est difficile voir impossible. Faut croire que je suis en deuil, de cette image idéalisée, quelque peu adolescente de mes capacités énergétiques et que je dois faire preuve de flexibilité pour m’ajuster en conséquence de ces nouvelles limites. Mais je n’aime pas ça du tout. C’est une autre leçon de patience pour une personne qui préfère l’action au repos.
Classé dans énergie, faire des choix, fatique, flexibilité, priorités.
Catégorisé dans Autres, Réflexion.
Publié le 13 nov 2012
Le 19 nov 2012 à 13:58
Eh oui, c’est vrai que, dans la cinquantaine, nous avons des baisses d’énergie mais, courage, l’énergie revient dans la soixantaine. J’en suis la preuve.
Le 19 nov 2012 à 18:54
C’est encourageant Diane, j’apprécie. Faire la paix avec les hormones c’est pas toujours évident; mais comme je sais que je suis une parmi tant d’autres, je prends mon mal en patience.
Le 20 nov 2012 à 02:39
Bonjour Francine,
Comme je me retrouve dans ces quelques lignes ; merci d’exprimer si clairement mes états d’âme. Je me décrivais comme une blogueuse en panne d’écriture… je pourrais ajouter, en panne d’énergie, ce serait plus réaliste.
Bonne continuité,
Carina
Le 20 nov 2012 à 20:46
Bonjour Carina, merci.
En passant par votre blogue j’ai trouvé un billet intitulé : la théorie des petits pas. Je m’en inspire pour me dire que tout apprivoisement d’une situation se fait petit à petit avec des ‘baby steps’. J’ai de mon côté la fâcheuse habitude de prendre les bouchées doubles dès que j’ai un regain d’énergie. Mais ce n’est pas la solution, car peu de temps après c’est le crash. Ma solution, si j’arrive à la mettre en pratique, c’est de mieux organiser mes dépenses d’énergie. Pour le blogue, ça pourrait vouloir dire avoir des billets plus courts, des journées consacrées dans mon cas: à une technique, une trouvaille, une annonce que je pourrais mettre en banque et publier de façon automatisée, pour pallier aux périodes de panne. Je n’y suis pas encore arrivée mais je cogite fort…. à la sueur de mon front!!!
Le 20 nov 2012 à 13:51
Avez-vous mesuré la sagesse qui s’installe en vous grâce au petit vide que crée ce manque d’énergie…une porte se ferme, une fenêtre s’ouvre …toujours.
Le 20 nov 2012 à 20:28
La réponse très honnête à cette question philosophique Nicole, est NON. Je suis encore trop près de cette porte fermée pour voir quoi que ce soit qui s’ouvre. Malgré ma tendance à vouloir être plutôt positive, il m’arrive comme bien des gens, de ne pas être rendue là. Présentement je peste et me mord la lèvre pour ne pas proférer des jurons à chaque bouffée de chaleur. Je grince des dents à chaque fois que je sens que je dois m’expliquer en entrevue avec des personnes qui ne me connaissent pas, parce que je deviens écarlate et que la sueur me perle par tous les pores de la peau et ce, à des endroits dont je ne connaissais pas la capacité de sudation jusqu’à ce jour. Non ce n’est pas l’air serin que je vie cette transition. Mais j’accepte tes bons mots que je mettrai en banque pour les jours où je serai plus apte à les recevoir et les mettre en pratique. Merci Nicole.