Partager—ou non—votre histoire ?

Partager votre histoire à des gens, c’est peut-être un des plus grands défis pour ceux et celles qui ont souffert des troubles de l’alimentation. Pour bonne raison : les troubles de l’alimentation sont encore, dans notre société, un sujet tabou, et nos expériences sont très personnels. C’est normal d’appréhender comment les autres pourrons nous percevoir et meme agir envers nous si ils savent que nous avons souffert d’un trouble de l’alimentation. Pas étonnant que beaucoup de gens ne veulent pas partager leurs expériences et que les sentiments de honte sont si répandus.

Pour ma part, j’ai parlé de mes luttes en étapes. Pendant que j’étais à l’hôpital ma famille immédiate et mes professeurs étaient mis au courant que j’avais l’anorexie; mes amis et camarades de classe savaient tout juste que j’étais « malade ». Bientôt après avoir sorti de l’hôpital j’ai raconté des choses à mon meilleur ami mais sans lui donner plus qu’un contour. C’était seulement avec le temps que je suis moi-même devenu assez confortable à me confier à mes amis et copines. Plus récemment—plus d’une décennie après avoir été hospitalisé—j’ai commencé à partager mes expériences avec beaucoup plus de gens.

Ce que j’ai appris durant ce processus :

1. Dans la plupart des cas, je n’étais pas obligé de discuter de ce qui s’est passé. Au début de ma maladie, seules mes médecins, ma famille immédiate, et certains de mes professeurs le savaient. Envers les autres, j’étais comme un livre fermé.

2. J’avais choisi à qui me confié et de ce sur quoi je voulais m’ouvrir. Partagez beaucoup, ou rien du tout, avec tous et toutes vos ami(e)s, ou avec seulement ton (ta) meilleur(e) ami(e), ou personne. Moi d’abord, j’ai choisi de parler de mes expériences seulement avec les gens que je connaissais depuis des années et en qui j’avais confiance… mais maintenant des inconnu(e)s sur l’internet connaissaient mon histoire !

3. J’ai pris mon temps. J’ai partagé mes expériences seulement quand j’étais prêt, lorsque je suis devenu assez à l’aise avec mon vécu pour le faire. Ceci a pris du temps. Dans votre cas, si vous ressentez que les gens vous mettent de la pression (même s’ils ont vos intérêts à cœur), souvenez qu’ils peuvent attendre. Votre confort et bien-être est plus important que leurs désir à savoir.

4. J’ai préparé mon histoire. Planifier comment vous partagerez vos expériences. Ceci peut faciliter le processus et le rendre moins stressant—au moins, ce fut le cas pour moi.

Ensembles, ces leçons que j’ai apprise durant le processus de partager mes expériences suggèrent que raconter à quelqu’un vos luttes avec un trouble de l’alimentation, ce n’est pas une science exacte. La manière dont on partage notre vécu va dépendre de nos propres expériences antérieurs et notre niveaux de confort; par exemple, je me sens confortable partager mon histoire à divers audiences, mais de l’autre côté mes amis  (qui ont survécu leur luttes avec l’anorexie et la boulimie) on décider de rester plutôt silencieux (se) au sujet de leurs expériences… et maintenant mènent des vies enrichissantes !

Donc écoutez-vous bien; le choix de partager ou de non partager (et comment et avec qui), c’est une décision que vous seule pouvez entreprendre.


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Posted in Coping, eating disorders, happiness, hope, recovery, relationships, rétablissement, stigma, stigmatisation, vulnerability.

Posted on 15 Apr 2015, by BTC

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